La Benevolencija au Burundi, faire face au passé

Les activités de La Benevolencija au Burundi sont axées sur «la confrontation avec le passé». Un processus de réconciliation réussi au Burundi peut également avoir un effet bénéfique sur le Congo et le Rwanda, tandis qu'un échec du processus de réconciliation pourrait conduire à un renforcement des milices extrémistes opérant dans la région, au Burundi, au Rwanda et au Congo.

Les objectifs de La Benevolencija au Burundi sont centrés sur trois questions thématiques:

a) Faire réfléchir les gens sur les différentes versions de l'histoire burundaise en comprenant les origines du conflit et développer une histoire commune de ce qui s'est passé.

Le Burundi n'a jamais eu l'occasion de parler de son propre passé dans un cadre pacifique. Les conflits existants occupaient l'esprit des peuples. Une réflexion équilibrée n'a pas eu lieu, ni au niveau académique, ni à un niveau populaire.

b) Informer et sensibiliser la population autour d'un programme de réduction de l'impunité adéquat (justice transitionnelle), qui sera mis en place. Cela renforcerait la possibilité de réduire les traumatismes causés par le conflit passé dans le pays.

Au Burundi, la communauté internationale a jeté les bases du problème de l’impunité. Cependant, presque rien n'a été réalisé jusqu'à présent. Reste à savoir comment obtenir la vérité, la justice, des réparations et des garanties de non-répétition en ce qui concerne les violations commises pendant et au-delà de la guerre civile de 1993-2003. À travers ce projet, La Benevolencija, en collaboration avec les autorités burundaises, la communauté internationale et la société civile, souhaite enquêter sur ce qui constitue un système judiciaire approprié et bien adapté pour résoudre les problèmes de litige dans le pays.

c) Augmenter les possibilités de réduction des traumatismes pour prévenir de futurs actes de violence.

L’impunité en général est une source constante de frustration qui entraîne souvent un traumatisme chez les victimes directes et indirectes (deuxième et troisième générations). Plus les gens souffrent de manque de justice depuis longtemps, plus les sentiments de haine, de peur et de vengeance tendent à dominer le paysage social. Les moyens efficaces de réconcilier et de réunir d'anciens belligérants sont alors problématiques. Par ailleurs, les systèmes judiciaires qui ne tiennent compte que de la justice des vainqueurs renforcent les injustices et les préjugés sociaux et ne remettent pas en question les sentiments traumatisants à la base du conflit. Il devient donc encore plus difficile de construire un pays plus sûr, plus équitable et plus prospère.