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Termes de Référence pour le recrutement de deux consultants en charge d’élaboration d’une feuille de route du secteur semencier burundais.

  1. Introduction

Présentation de IFDC

Le Centre International de Développement des Engrais (IFDC) a été créé en 1974 dans l’Etat américain de l’Alabama en tant qu’organisation publique indépendante à but non lucratif. Depuis sa création, l’organisation a joué un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire mondiale, la réduction de la faim et de la pauvreté, la protection de l’environnement et la promotion du développement économique et de l’autosuffisance.

IFDC a commencé ses activités au Burundi en 2006, en se concentrant sur la fertilité des sols, la gestion des terres, le développement du secteur des semences, l’accès aux marchés et le développement des chaînes de valeur. A travers ses actions au Burundi (2006-2024), IFDC a permis l’augmentation de la productivité et la production agricole faisant suite à l’amélioration de la gestion des exploitations agricoles et à l’amélioration de la disponibilité et accessibilité aux intrants agricoles de bonne qualité.

Vision

« Des sols et des plantes plus sains pour un monde durable et respectueux de l’environnement »

Mission

« Investir conjointement dans des recherches novatrices, une expertise du marché et des partenaires stratégiques des secteurs public et privé afin d’identifier et de mettre en place des solutions durables pour la nutrition des sols et des plantes qui bénéficient aux agriculteurs, aux entrepreneurs et à l’environnement. »

Stratégie globale de IFDC (2020-2030)

  1. Présentation du projet PSSD

Financé par l’Ambassade des Royaumes des Pays Bas au Burundi, le Projet de Développement du Secteur Privé des Semences (PSSD II) est une prolongation du PSSD I mis en œuvre depuis novembre 2018 jusque juin 2024.

Au cours de l’exécution de la 1ère phase, des résultats satisfaisants conduisant au changement positif en termes d’adoption et de l’utilisation des semences certifiées par les ménages agricoles ont été atteints grâce aux stratégies et approches de mise en œuvre et à l’introduction de nouvelles variétés plus performantes. Avec cette 1ère phase, 390 784 ménages agricoles ont eu accès aux semences certifiées soit environ 22,4% du total des ménages agricoles burundais.

Sur base de ces performances, IFDC Burundi vient de signer une deuxième phase d’une durée de 2,5 ans allant du mois de juillet 2024 au 31 décembre 2026. Cela va permettre une mise à l’échelle des activités de la 1ère phase en cheminant vers une industrie semencière, un secteur des semences plus durable et plus compétitif ; capable d’innover soutenu par un environnement réglementaire favorable et un secteur privé dynamique et viable.

IFDC, à travers cette 2ème phase s’est donné comme objectif global d’atteindre  220 500  nouveaux ménages (dont 31 500 ménages touchés directement à travers des formations sur la résilience agricole y compris l’utilisation des semences de qualité et 189 000 ménages touchés indirectement et qui ont accès aux semences de qualité grâce à la mise en œuvre des activités de soutien aux entrepreneurs semenciers) qui ne figurent pas dans la base de données de PSSD I (parmi ces nouveaux ménages 50 % seront des femmes et 30 % des jeunes) qui ont accès et utilisent les semences certifiées. Parmi ces derniers, 90 300 ménages améliorent progressivement le niveau de productivité de leurs exploitations et   64 500 ménages agricoles doublent la productivité et les revenus.

Ces résultats seront atteints en mettant en œuvre des activités décrites dans le cadre des résultats à travers 4 composantes ci-dessous :

  • Mise à l’échelle et industrialisation du secteur privé semencier ;
  • Amélioration de l’environnement favorable des affaires ;
  • Amélioration de la résilience des ménages et du système de marché des semences ;
  • Collaboration avec les autres projets qui opèrent dans le domaine agricole plus particulièrement celles alignés sur le maillon de la demande des semences

En plus des 3 cultures cibles de la 1ère phase du PSSD I (pomme de terre, maïs et haricot).  PSSD II va assurer la disponibilité et l’accès des semences d’autres cultures comme les légumes, le manioc aux ménages agricoles.

III. Introduction et Contexte

Le secteur semencier au Burundi, bien qu’essentiel pour la sécurité alimentaire, fait face à de nombreux défis : une fragmentation institutionnelle et une faible coordination entre acteurs, un cadre politique et réglementaire peu harmonisé, une faible production locale de semences de qualité, une accessibilité limitée pour les agriculteurs, une recherche encore peu développée, un recours permanent aux importations de semences engendrant des flambées de prix ainsi qu’une faible structuration des producteurs privés et le risque de perte des acquis des projets en cours. Ces contraintes entravent la compétitivité du secteur et limitent l’utilisation de semences améliorées par les agriculteurs. L’élaboration d’une feuille de route stratégique s’avère donc indispensable pour harmoniser les politiques et réglementations, renforcer la gouvernance et la coordination des acteurs, stimuler l’investissement et l’innovation variétale, améliorer l’accès aux semences de qualité et assurer la pérennisation des acquis des projets, tout en guidant le gouvernement, le secteur privé et les partenaires de développement vers une action concertée, structurée et durable.

Dans ce contexte, et dans le souci de mettre en œuvre la stratégie de sortie du projet PSSD2, notamment en assurant le transfert progressif des activités réalisées depuis novembre 2014 avec le lancement du projet ISSD jusqu’à la clôture prévue de PSSD2 en décembre 2026, vers des structures étatiques et privées pérennes afin de consolider et capitaliser les acquis, l’IFDC Burundi, à travers son projet de Développement du Secteur Semencier Privé, en collaboration avec le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage (MINEAGRIE) et conformément aux recommandations de l’Ambassade des pays bas au Burundi, souhaite recruter deux consultants ( International et national) expérimentés pour l’élaboration de cette feuille de route stratégique.

Ce document constituera un cadre de référence pour guider les acteurs du secteur semencier burundais dans l’augmentation de l’accès et de l’utilisation de semences de qualité par les agriculteurs, tout en orientant les politiques publiques, les interventions des partenaires et les investissements privés vers une action concertée, harmonisée et durable.

  1. Objectifs de la mission

L’objectif principal de la mission est de développer, de manière participative et inclusive, une feuille de route décennale (2025-2035) pour le développement durable du secteur semencier au Burundi. Ce document sera structuré autour de trois questions principales à propos de la performance du secteur semencier : (i) quel est l’état actuel du secteur semencier au Burundi (cadre institutionnel, réglementaire, acteurs, production et qualité des semences) ? (ii) comment améliorer la coordination et la gouvernance entre les acteurs publics, privés et paysans pour un secteur semencier performant et durable ? (iii) quelles stratégies et mécanismes assureront le transfert et la pérennisation des acquis des projets ISSD, PSSD1 et PSSD2 vers des structures étatiques et privées ? (iv) comment faciliter l’accès et l’utilisation de semences de qualité par les agriculteurs et stimuler l’investissement public et privé dans ce domaine.

Spécifiquement, il s’agit de :

  • Réaliser un diagnostic global et participatif du secteur semencier burundais pour identifier forces, faiblesses et opportunités.
  • Proposer un cadre de coordination et de gouvernance durable impliquant l’État, le secteur privé et les organisations paysannes.
  • Élaborer une feuille de route stratégique claire et opérationnelle pour le développement du secteur et le transfert progressif des acquis des projets.
  • Définir des actions prioritaires pour améliorer l’accès, l’adoption et la production de semences de qualité tout en mobilisant les investissements nécessaires.
  • Préciser/Clarifier les rôles et responsabilités des différents acteurs (publics, privés, recherche, organisations de producteurs, etc.) dans la mise en œuvre de la feuille de route.
  • Proposer des mécanismes de coordination multi-acteurs pour le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route.
  • Assurer l’appropriation et l’engagement des acteurs clés tout au long du processus pour garantir la mise en œuvre effective de la feuille de route

Pour garantir la mise en œuvre effective de la feuille de route, le processus intégrera :

  • – Charte d’engagement : Signature formelle des acteurs principaux sur leurs engagements
  • – Plateforme de suivi multi-acteurs : Structure légère de coordination post-mission
  • – Plan de communication : Pour maintenir l’adhésion au-delà du processus
  • – Transfert de compétences : Formation des relais nationaux à l’animation de la feuille de route
  1. Portée et méthodologie de la mission

Cette mission se conçoit fondamentalement comme un processus de facilitation stratégique plutôt que comme une étude technique. L’accent sera mis sur l’animation des dialogues multi-acteurs, la construction de consensus et l’appropriation collective des résultats.

La mission se déroulera en plusieurs phases, suivant une approche participative.

Phase 1 : Lancement et cadrage de la mission

  • Objectif : Définir clairement le périmètre, les attentes et la méthodologie de la mission
  • Activités clés:
  • Constituer un groupe de travail multi-acteursincluant État, privé, OP, recherche
  • Co-construire la méthodologie avec les parties prenantes
  • Établir les règles de gouvernance du processus
  • Livrable : Note de cadrage (approche méthodologique, calendrier, outils de collecte).

Phase 2 : Diagnostic et analyse du secteur semencier

  • Objectif : Évaluer l’état actuel du secteur et identifier les forces, faiblesses, opportunités et menaces.
  • Activités clés :
    • Organiser des ateliers régionaux de diagnostic avec les acteurs locaux ;
    • Mettre en place des groupes thématiques de travail ;
    • Collecte et analyse des données (documents, statistiques, rapports de projets) ;
    • Entretiens et consultations avec acteurs publics, privés, organisations paysannes, chercheurs et partenaires ;
    • Analyse du cadre réglementaire, institutionnel et opérationnel ;
    • Analyse économique des sous-filières semencières clés (maïs, haricot, pomme de terre, etc.) ;
  • Livrable : Rapport diagnostic du secteur semencier et synthèse SWOT.
  • Phase 3 : Élaboration de la feuille de route stratégique
  • Objectif : Construire un cadre stratégique et opérationnel pour le développement du secteur.
  • Activités clés:
    • Définition des axes stratégiques et objectifs spécifiques ;
    • Identification des actions prioritaires, des responsables, des échéances et des ressources nécessaires ;
    • Intégration du plan de transfert progressif des acquis ISSD/PSSD2 vers les structures pérennes ;
  • Livrable : Version provisoire de la feuille de route stratégique.

Phase 4 : Validation et adoption de la feuille de route

  • Objectif : Obtenir l’adhésion des parties prenantes et finaliser le document.
  • Activités clés:
    • Présentation du projet de Feuille de Route à un comité mixte de pilotage technique ;
    • Animer des ateliers de vision partagée ;
    • Faciliter la négociation des priorités entre acteurs ;
    • Co-développer les engagements réciproques ;
    • Organisation d’un atelier national de validation avec l’ensemble des acteurs concernés ;
    • Recueil des observations et intégration des ajustements ;
    • Production et diffusion de la version finale de la feuille de route stratégique.
  • Livrable : Feuille de route stratégique validée et plan de mise en œuvre.
  1. Livrables attendus

Le consultant ou la maison de consultants devra soumettre les livrables suivants :

  • Rapport de diagnostic du secteur semencier burundais (en français) ;
  • Projet de feuille de route du secteur semencier burundais (en français) ;
  • Présentations pour les ateliers de restitution et de validation ;
  • Rapport final de la mission, incluant la feuille de route validée et le plan d’action détaillant le rôle et responsabilité de chaque acteur du secteur semencier (en français) ;
  • Protocole d’accord multi-acteurs pour la mise en œuvre de la feuille de route ;
  • Rapport de processus documentant les engagements pris et les consensus obtenus ;
  • Kit de facilitation pour la poursuite du dialogue sectoriel ;
  • Plan de suivi-évaluation participatif

VII. Profil des consultants alignés à la mission

La mission sera menée par une équipe de deux consultants travaillant en étroite collaboration.

  1. Consultant International (Chef de Mission – Expert en Politique et Économie Semencière)
  • Qualifications : Master ou Doctorat en agronomie, économie rurale, politiques agricoles ou domaine similaire.
  • Expérience Générale : Au moins 10-15 ans d’expérience dans l’analyse, la planification et l’élaboration de politiques/stratégies agricoles, avec une expertise forte sur les chaînes de valeur semencières.
  • Expérience Spécifique : Avoir mené au moins deux missions similaires d’élaboration de Plan/Feuille de Route semencière en Afrique Sub-Saharienne. Bonne connaissance des standards et réglementations régionales (COMESA, EAC, etc.) en matière de semences.
  • Compétences : Excellente capacité d’analyse et de synthèse, solides aptitudes en animation d’ateliers et en rédaction de rapports de haut niveau en français.
  1. Consultant National (Co-Chef de Mission / Expert Institutionnel et Réglementaire)
  • Qualifications : Niveau Master (BAC+5) minimum en agronomie, droit rural, gestion de projets ou domaine similaire.
  • Expérience Générale : Au moins 7-10 ans d’expérience dans le secteur agricole burundais, idéalement lié aux intrants, à la recherche ou à la réglementation.
  • Expérience Spécifique : Connaissance approfondie du secteur semencier burundais (Loi, ONCCS, ISABU, acteurs privés) et de son environnement institutionnel. Avoir participé à des études ou consultations nationales sur l’agriculture.
  • Compétences : Excellente connaissance du terrain, capacité à faciliter les rencontres avec les autorités nationales et les acteurs locaux. Maîtrise du français et du Kirundi est un atout majeur.

L’équipe de consultants interviendra en appui à l’équipe IFDC selon les principes suivants :

  • Rôle des consultants : Facilitation externe, méthodologie, capitalisation d’expériences internationales, animation neutre des dialogues
  • – Rôle IFDC : Connaissance du contexte, relations institutionnelles, logistique, intégration des acquis des projets
  • Collaboration : Réunions de coordination hebdomadaires, partage des responsabilités d’animation, capitalisation conjointe

VIII. Durée de la mission

La durée indicative de la mission est de 45 jours ouvrable, à partir de la date de signature du contrat.

  1. Critères d’évaluation des offres

Les offres seront évaluées selon les critères suivants :

  • Compréhension de la mission et méthodologie proposée : Pertinence et clarté de l’approche technique (30%).
  • Expérience et qualifications du consultant/équipe : Pertinence du CV et de l’expérience démontrée (50%).
  • Proposition financière : Coût global de la mission, incluant les honoraires et les frais de déplacement (20%).
  1. Supervision et Coordination

La mission sera supervisée par IFDC Burundi. Un Comité mixte de Pilotage technique sera mis en place pour le suivi et la validation.

  1. Modalités de soumission

Les soumissionnaires intéressés sont invités à soumettre une proposition technique et financière détaillée, en respectant les indications ci-dessus.

Les dossiers de candidature doivent être envoyés par courrier électronique à l’adresse ifdcburundi@ifdc.org avec copie à mnibasumba@ifdc.org et gbuhanza@ifdc.org ou déposés sous pli fermé au Bureau de IFDC Burundi sis à Kabondo Ouest, avenue du large n°10 au plus tard le 30 octobre 2025 à 12h00.